
Des membres de la Gendarmerie royale du Canada avec des chiens de traîneau en 1957.
Historique de la présence policière au Nunavik
C'est
en 1936 que la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) vint s'installer au
Nunavik, plus précisément à Inukjuak, nommé alors Port Harrison.
Jusque-là seulement le bateau « Eastern Arctic Patrol » patrouillait les
cotes; il remplissait une mission de secours. Peu à peu après 1936, la
force policière fédérale s'installa dans toutes les communautés.
C'est
la Sûreté du Québec (SQ) qui vint remplacer la GRC en 1961 suite à
une décision du gouvernement provincial d'assumer pleine juridiction sur
son territoire. Le premier poste de la SQ fut inauguré a Kuujjuaraapik
suivi six mois plus tard de l'ouverture d'un poste à Kuujjuaq, nommé
alors Fort-Chimo. Avant 1961 la SQ n'allait au Nunavik que pour prêter
renfort a la GRC lors des crimes majeurs.
C'est ensuite la
signature de la convention de la Baie-James en 1975 qui provoqua des
changements majeurs. Les peuples autochtones ont depuis pris entente
avec la SQ pour la mise sur pied de programmes de police autochtone. Ce
sont les Cris qui en 1978 ont démarré le premier programme, puis les
Naskapis et les Inuit en 1980. C'est ainsi que depuis les quinze
dernières années, les Inuits qui réussissaient le programme de formation
policières qui leur était adressé devenaient des constables spéciaux de
la SQ. Chacun était alors supervisé par un agent régulier de la SQ
dans un village du Nunavik.
Des représentants de la SQ avec les premiers constables autochtones.
Or, en juillet 1995, le Corps de police régional Kativik a vu le jour. Ce sera désormais la force policière
en poste au Nunavik. La transition de la division police
autochtone de la Sureté du Québec à celle du CPRK sur le territoire
du Nunavik sera achevée en avril 1996, date à laquelle le CPRK
acquerra sa pleine autonomie.
Après avril 1996, la Sureté du
Québec assurera son rôle provincial habituel en tant qu'intervenante
lors de crimes majeurs. C'est dans le cadre de prise en charge du
territoire du Nunavik par le CPRK que l'atelier d'analyse de la
fonction de travail policier au Nunavik prend place.
Énoncé de mission
Il incombe au CPRK et à chacun de ses membres de maintenir la paix, l'ordre et la sécurité publique dans le territoire, de prévenir le crime et les infractions aux règlements des municipalités, aux ordonnances de l’ARK et aux lois du Québec et du Canada, et d'en rechercher les auteurs.
Vision
Le CPRK a pour vision d’offrir aux résidents du Nunavik des services policiers professionnels, respectueux et efficaces et de devenir une référence en matière de services policiers dans les communautés inuites et autochtones, tant sur le plan opérationnel qu’administratif.
Valeurs
Le CPRK croit que l’application des valeurs communes ci-dessous permettra d’atteindre l’excellence en matière de services policiers au Nunavik.
• Appliquer les normes morales et éthiques les plus élevées. Tâcher de maintenir la confiance du public et continuer de rendre des comptes au public par l’entremise de tous les employés et bénévoles.
• Nos employés sont notre ressource la plus précieuse, et c’est seulement par le travail d’équipe, le respect mutuel et la collaboration que nous pourrons servir le mieux les communautés.
• Le rôle de la police est déterminé par la communauté qu’elle sert et c’est en établissant un partenariat avec les citoyens que la police peut réprimer et réduire la criminalité et ainsi améliorer la qualité de vie des citoyens.
• La police et la communauté partagent la responsabilité de la répression de la criminalité et de la sécurité publique.
• Notre capacité d’accomplir notre mission est déterminée par le dévouement à l’égard du service public ainsi que par la diversité et la qualité de notre main-d’œuvre. Nous cherchons à recruter et à conserver des personnes qui possèdent de telles qualités.
• Nous tâchons de collaborer avec les communautés afin de mieux comprendre la nature des problèmes locaux et d’élaborer des stratégies constructives et axées sur la coopération pour résoudre ces problèmes.
• Améliorer les compétences de tous les employés afin de maintenir la motivation, la créativité, le dévouement et le professionnalisme, tout en créant un climat propice à la satisfaction professionnelle, à l’enthousiasme, à la sécurité et au développement de carrière personnel.
• Maximiser le plus efficacement possible les ressources disponibles, tant personnelles que financières, afin d’offrir un service optimal aux citoyens.
• Utiliser des technologies de pointe et offrir de la formation continue afin de maintenir et d’améliorer la prestation des services policiers aux citoyens.


Des officiers de la SQ posent devant le poste de police de Kuujjuaq aux alentours de 1980.
Services policiers
Le
Corps de police régional Kativik (CPRK) a un poste de police dans
chaque communauté où il offre des services policiers réguliers. Chaque
poste de police compte trois policiers, à l'exception de Kuujjuarapik,
d'Inukjuak, de Salluit, de Puvirnituq et de Kuujjuaq, qui comptent
respectivement quatre, cinq, six, sept et huit policiers. Le quartier
général du CPRK est situé à Kuujjuaq.
L'Unité des enquêtes du
Nunavik a été créée en 2009 et favorise la mise en commun de
renseignements et d'expertise entre le CPRK et la Sûreté du Québec (SQ).
Composée d'un membre du CPRK et de quatre membres de la SQ en poste à
Kuujjuaq, l'Unité se concentre sur le trafic de drogues et la
contrebande d'alcool ainsi que les crimes de nature sexuelle. De plus,
le CPRK emploie un agent de renseignements criminels qui traite
principalement des dossiers relatifs à la drogue et à l'alcool. Le poste
est financé par le Programme Ungaluk pour des collectivités plus sûres.
Une partie des tâches de l'agent consiste à recueillir des
renseignements des communautés qui pourraient être utilisés pour
exécuter un mandat ou une saisie en vertu de règlements municipaux.
L'Unité
mixte d'enquête contre le crime organisé autochtone (UMECOA) est
également une initiative policière à laquelle participent la Gendarmerie
royale du Canada, la SQ et des corps de police autochtones du Québec.
Financement
Une entente tripartite en vigueur du 1er
avril 2014 au 31 mars 2018 prévoit des fonds pour les activités du
CPRK. Conformément à la division du financement entre les gouvernements
fédéral et provincial prévue dans le cadre du Programme des services de
police des Premières nations, le Canada s'est engagé dans l'entente
tripartite à fournir 52 % des fonds et le Québec 48 %. Une entente
bilatérale avec le gouvernement du Québec, couvrant la même période et
concernant le maintien des services policiers dans les communautés, est
également en vigueur.
Le CPRK reçoit d'autres fonds en vertu du
mandat B.11 de l'Entente sur le financement global de l'Administration
régionale Kativik (Entente Sivunirmut) concernant la prestation de
services de gardiennage lors des séances de la cour itinérante et
d'autres sources pour les activités de prévention de la criminalité, le
Programme des cadets et la formation des policiers.
Les coûts du
Corps de police régional Kativik (CPRK) pour le gardiennage et le
transfert des détenus sont directement proportionnels au nombre
d'arrestations, d'audiences sur la libération sous caution et de causes
déposées auprès de la cour itinérante de la région. On estime en fait
que ces coûts représentent 15 % du budget de fonctionnement du CPRK. Le
CPRK et ses partenaires n'ont pas encore réussi à trouver des solutions à
court terme pour réduire ces coûts. S'il était possible de réaliser des
économies pour de tels services, davantage de ressources financières
pourraient être affectées aux services policiers réguliers.